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Trahison entre structure et indexicalité : Une autre caractéristique essentielle de toute trahison doit être soulignée. Cela n'a d'ailleurs pas échappé aux observateurs attentifs du phénomène : ils ont remarqué que la trahison présente toujours une configuration ternaire ou triadique (Åkerström, 1991 ; Petitat, 1998 ; Pozzi, 1999). Ainsi, la trahison nécessite « quelqu’un qui est trahi, quelqu’un qui trahit et quelqu’un au nom duquel on trahit », note par exemple Pozzi (1999, p. 9). La trahison ne peut surgir et devenir effective qu'entre ces trois pôles, et cela indépendamment des relations ou des types de « Nous » contre lesquels la trahison est dirigée (dyades ou groupes plus larges), des raisons de la trahison ou des actions qui y sont associées. (exposition ou soustraction). . Pour simplifier, la trahison implique une relation à trois entre deux amis et un « étranger » (Petitat, 1998) : l'un des deux amis rompt la relation et part pactiser avec l'étranger. Il trahit. Ainsi, la trahison se déroule dans un espace ternaire : c'est une coalition de deux éléments contre un troisième. Ou, plus précisément, il s'agit d'une coalition de deux éléments contre un troisième, l'un des deux éléments unis changeant de coalition (A et B se sont unis contre C. B trahit s'il s'allie avec C contre A Is). c'est ainsi avec toute trahison ? Si l’on considère les deux principales formes que nous avons identifiées, il n’y aura aucun doute. Un espion, un informateur, une « Balance » ou un ami qui révèle un secret qui lui a été confié, s'inscrit bien dans une triple relation de type Nous/Ego/Eux. Il en va de même pour un transfuge qui passe d'un pays à un autre, un « jaune » qui refuse de frapper, un soldat qui fait défection chez l'ennemi, une faction politique qui choisit de partir, un converti qui change de foi ou un adultère. homme ou femme, la trahison nécessite toujours un point d’appui. Même lorsque A semble trahir B pour son propre bénéfice, « il entend toujours son action en relation avec un certain C : où C peut être une personne, une idéologie, une histoire, un objet, un autre groupe », dit Pozzi (1999, pp. . Il en va de même avec la trahison comme changement de quelque chose (traduction par trahison), mais aussi avec la trahison la moins négativement colorée, à savoir avec la forme pronominale de trahison : dans l'expression « se trahir », il y a une bonne idée que quelque chose ( secret, culpabilité, mensonge...), qu'une personne a enfouie au plus profond d'elle-même, remonte involontairement à la surface et se fraye un chemin - à son insu - vers l'extérieur (Petita, 1998). Lapsi, méfaits et autres signes corporels peuvent nous trahir. Ainsi, le traître occupe une position particulière dans n'importe quelle configuration : ne serait-il pas le « tiers absolu » (Pozzi, 1999), tertius gaudens, c'est-à-dire le « troisième voleur ». » dont Simmel parle d'analyse quantitative dans son essai ? définition des groupes ? Rappelons que dans une configuration ternaire, le tertius gaudens fait de l'action réciproque entre les parties et lui-même « un moyen de servir ses propres fins » (Simmel, 1999, p. 139). Ainsi, le troisième larron tourne à son avantage les différences, la dualité qui existe entre les deux personnages : il sacrifie les intérêts du « Nous » au profit de ses intérêts personnels. Sans nécessairement intervenir ni prendre parti, il transforme sa faiblesse en force : tertius gauden, il est donc la clé de la situation, puisqu'il peut renverser le cours de la confrontation entre les deux acteurs. Ainsi, dans les cas étudiés à la fois par Simmel et par Simmel. et Kaplow, Tertius Gaudens est un partenaire recherché (il facture également très cher son soutien). Notons que ni Simmel ni Kaplow ne mentionnent directement la figure du traître. Et ce n’est pas pour rien qu’un traître n’est pas un tiers, il le devient. Il faut dire qu'il se met (ou est placé) dans la position de tertius gaudens, il ne l'est que lorsqu'il commence à agir (c'est-à-diree. jusqu'à ce qu'il triche, jusqu'à ce qu'il révèle le secret, transmette des informations, déserte...). Ou, plus précisément, si la trahison nécessite trois pôles et donc un point d'appui extérieur (Nous/Moi/Eux), le Moi n'apparaît que comme une troisième personne aux yeux des autres acteurs au moment de sa violation. que le traître lui-même n’est pas un « tiers ». Il devient. Sans être tout à fait identique, sa condition est donc proche de celle de l'étranger dont parle Simmel, ou de l'homme marginal dont parle Park. Sans développer davantage la question de l'homologie des positions, voire des arrangements existant entre ces trois figures. Par ses actes le traître se retrouve dans un piège..., il faut rappeler comment cette forme élémentaire, cette triple structure se déploie en fonction du milieu ou du milieu dans lequel elle s'inscrit. Ainsi, après avoir identifié le dénominateur commun à toutes les trahisons, en quelque sorte transhistoriques, il faut maintenant insister sur leur indexicalité. Parler ici d’indexicalité signifie que la trahison est toujours, à un degré ou à un autre, relative aux conditions de son existence et qu’elle ne peut être pleinement analysée qu’en prenant en compte le contexte de sa survenance. La trahison prend ainsi des sens et des connotations différentes selon. sur le milieu dans lequel cela se produit : la « bobine » de l’école n’est pas perçue de la même manière qu’un déserteur sur le champ de bataille ou un geôlier qui « berçait » ses camarades d’infortune. . De même, la sensibilité d'un groupe à cette perturbation varie selon le contexte. Si pour être traité de « fayot » à l’école, il faut faire preuve d’une forme de dénonciation assez ostentatoire, alors le moindre geste de connivence avec le gardien peut transformer n’importe quel détenu en « vif d’or ». Ainsi, le type d’interaction qui se produit entre « Nous » et « Eux », ainsi que le cadre normatif dans lequel elle se produit, sont des facteurs importants en matière de tricherie. Par exemple, dans le cas des dyades, la trahison implique...) et le type de réaction sociale qu'elle suscite (selon le contexte, on peut relativiser ou punir la trahison plus ou moins sévèrement). Les actes qui s’apparentent à une trahison – s’ils impliquent toujours en fin de compte un abus de confiance et de loyauté – peuvent ainsi conduire à une inflation importante. Les situations conflictuelles fournissent un exemple intéressant et particulièrement révélateur de cette sensibilité au contexte. Rappelons que tout conflit présuppose une polarisation des interactions, une radicalisation de l’antagonisme « Nous »/« Eux » vers une relation « ami »/« ennemi ». Comme le montrent les auteurs qui ont étudié les fonctions socialisantes du conflit (Simmel, Coser, Freund), l’hostilité inspirée par un ennemi commun accroît la cohésion entre les membres du groupe. Dans de telles situations, la demande de fidélité atteint son apogée et ne fait pas exception ; Ainsi, toute distance par rapport au « nous » sera très probablement qualifiée de trahison et de connivence avec l’ennemi. Ainsi, la propagation du crime de trahison témoigne de la paranoïa qui s’empare du « Nous » dans de tels cas : il n’y a pratiquement plus d’innocents, seulement des traîtres potentiels. Fletcher note à ce propos que, selon le IIIe Reich, la notion de haute trahison était si large qu'elle incluait même la critique d'Hitler (1996). En temps de guerre, par manque de zèle ou d'engagement, la désobéissance peut passer pour une assistance directe ou indirecte à l'ennemi (Thérive, 1956). Ainsi, le contexte polémogène accroît la sensibilité des groupes aux violations, ainsi que les fantasmes de violations : il a d'ailleurs). n'a échappé à personne que la fréquence de l'utilisation du terme et de son détournement à des fins politiques est plus élevée en période de conflit qu'en d'autres circonstances. (Terive, 1956 ; Boveri, 1971). A l’inverse, l’augmentation du nombre d’actes qualifiés de trahison, la répétition et la fréquence de ce terme révèlent des symptômes

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